Littérature française
Invitation au voyage
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Maxime du Camp , Gustave Flaubert
Nous allions à l’aventure par les champs et par les grèves
Le Livre de Poche
02/05/2012
288 pages, 6,10 €
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Dossier de
Claudine Courtais
- ❤ Lu et conseillé par 1 libraire(s)
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Raymond Rallier du Baty
On peut aller loin avec des cœurs volontaires
Le Livre de Poche
02/05/2012
288 pages, 6,10 €
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Dossier de
Claudine Courtais
✒ Claudine Courtais
Rien de plus agréable, au moment du départ en vacances, que de glisser dans ses bagages quelques récits de voyages. C’est ce que proposent Le Livre de Poche et sa collection « La Lettre et la plume » qui, à travers des écrits intimes en forme de mémoires, correspondances, journaux ou chroniques alliant littérature et Histoire, mettent à la portée du public des textes d’une très grande qualité littéraire.
Éditées pour la deuxième fois seulement en français, les Aventures aux Kerguelen de Raymond Rallier du Baty devraient réjouir les amateurs de récits de mer comme ceux des aventures de l’extrême. Après avoir été accepté comme simple matelot dans la grande expédition polaire de Jean-Baptiste Charcot, dont il relate l’expérience dans son carnet de bord intitulé « Dans l’ombre de Jean Charcot », le jeune Lorientais Raymond Rallier du Baty décide, une fois rentré en France, de monter sa propre expédition. Expédition qui se donne pour dessein de rejoindre les îles Kerguelen depuis la France et d’y mener des recherches scientifiques, comme la sonde des fonds marins, l’étude des cours d’eau ou l’évaluation des ressources minières. Sans argent mais avec beaucoup de foi, il réussit à trouver une embarcation à un prix abordable et réunit un équipage qu’il compte rémunérer avec la vente de l’huile de phoque dont il espère constituer des stocks aux Kerguelen. À la fois pragmatique et idéaliste, Raymond Rallier du Baty embarquera à Boulogne en septembre 1907 sur un ketch de 18 mètres et mènera à bien son expédition, ralliant Melbourne en juillet 1909. Nul n’étant prophète en son pays, ce sont les Anglais qui lui demanderont de raconter cette aventure extraordinaire dans la langue de Shakespeare. Vous pourrez l’apprécier dans la langue de Molière dans cette nouvelle présentation.
Pour ceux qui ont décidé de passer leurs vacances dans l’Hexagone, et plus particulièrement dans sa partie nord-ouest, je ne saurais trop conseiller le petit livre de Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, Nous allions à l’aventure par les champs et par les grèves. Cette nouvelle édition, extraite d’Un voyage en Bretagne, réunit les chapitres correspondant à la Bretagne actuelle, c’est-à-dire les départements du Morbihan, du Finistère, des Côtes d’Armor et de l’Ille-et-Vilaine. Nous rejoignons donc nos deux compères à Vannes, pour les quitter à Fougères. Allégé de ses passages les plus théoriques sur l’histoire des lieux, ce texte est un passionnant récit de voyage ! C’est au printemps 1847 que Gustave Flaubert et son ami Maxime Du Camp décident de partir pour l’Ouest de la France. Ce périple, qui durera deux mois, les mènera des châteaux de la Loire à la Normandie. Ils décident de conter chacun à leur tour le récit de cette aventure, à Flaubert reviennent les chapitres impairs, à Du Camp les chapitres pairs. Malgré cette alternance, le récit fait preuve d’une grande homogénéité. La Bretagne, terre de légendes avec ses croyances, ses rites, sa langue totalement étrangère était une destination pour le moins exotique à l’époque. Et la parcourir en charrette ou à pied est une aventure de chaque instant. Nos deux écrivains n’hésitent pas à se perdre dans les landes, à risquer leur vie pour découvrir les grottes qui jalonnent le littoral, ou à jouer les archéologues au pied des menhirs. Dotées d’une solide culture, leurs descriptions des monuments qui ponctuent leur itinéraire n’a pas pris une ride. À défaut d’avoir l’exhaustivité d’un guide, ce texte détient la palme de l’écriture !
Si toutefois ces deux destinations ne vous inspirent pas, vous pourrez toujours vous rabattre sur les excellentes Chroniques méditerranéennes de Guy de Maupassant, éditées auparavant dans cette même collection sous un titre évocateur : Cette brume de la mer me caressait comme un bonheur.