Le Maroc et le Liban ont en commun une cuisine familiale et généreuse qui se transmet de génération en génération. Si les différences sautent aux yeux, devrait-on dire aux papilles, il n’est pas question de les comparer mais de se laisser tenter par des saveurs qui, si elles ne nous sont plus étrangères depuis longtemps, n’en restent pas moins fascinantes, et de picorer d’une cuisine à l’autre au hasard de nos envies. Partons tout d’abord au Maroc, pour une balade mêlant art de vivre, tourisme et gastronomie qui nous emmène du nord au sud du pays. Longeons la côte de Tanger à Rabat, puis traversons Fez et Marrakech, descendons à Essaouira, rejoignons Ouarzazate et remontons vers Ougda, proche de la frontière algérienne. À chaque région sa cuisine, apportée par les Berbères, les Bédouins, les Maures ou les Arabes au fil du temps. Peu coûteuse et conviviale, la cuisine marocaine rassemble autour d’un plat – de fête, comme le couscous, la pastilla – ou plus modeste, comme le tajine. L’auteure met l’accent sur l’artisanat et les produits emblématiques (épices, citrons confits, olives, huile d’argan) et fait la part belle aux pâtisseries.

Goûts du Liban s’inscrit dans la belle collection qui comprend déjà l’Afrique et les Antilles. L'ouvrage ne se contente pas de décliner des recettes entrées/plats/desserts mais nous invite à découvrir ce pays tout petit par sa surface mais grand par sa cuisine. Un pays au carrefour du Moyen-Orient dont la gastronomie reflète ses influences culturelles et religieuses multiples. Le chef Joe Barza signe une cuisine personnelle entre tradition et création, inspiré par ce terroir millénaire, à base de fruits et de légumes frais ou secs, de céréales, d’herbes (au passage, convenant parfaitement aux végétariens). Comme dans chaque livre de cette collection, des personnalités (ici Vénus Khoury-Ghata, Ibrahim Maalouf, Adonis ou Hala Wadé) nous confient leurs plats préférés : une façon intime de partager art de vivre et souvenirs d’enfance. Les photos invitent à l’évasion et suggèrent parfums et saveurs qui ravissent les sens. Même si cette cuisine nous est déjà familière, zaatar, labneh et manakiches n’auront désormais plus aucun secret pour nous ! L’évocation de desserts, comme les mouhallabieh, katayef ou sfouf arrosé de jus de grenade, suffit à combler notre gourmandise. De quoi rêver d’une sieste à l’ombre bienfaisante d’un cèdre !