Essais

Magdalena Zernicka-Goetz , Roger Highfield

La Danse de la vie

illustration

Chronique de Éric-Michel Tosolini

()

Voici deux jalons majeurs pour une meilleure diffusion de la connaissance et de ses pratiques scientifiques.

Il faut prendre au sérieux le titre facétieux du livre de Ian Stewart. En chahutant le mot fameux d'Einstein, « Dieu ne joue pas aux dés », le mathématicien nous invite à une savante et passionnante plongée dans l'histoire des mathématiques et plus encore. En effet, Les Mathématiques de l'incertitude plongent leurs profondes racines dans les zones les plus obscures du cœur humain, dont la peur est le signe le plus marquant. Pourtant, cette peur du chaos ne laisse pas l'homme interdit. En fait, elle se révèle être un puissant moteur du désir de connaissance et de conquête. L'auteur trace alors un chemin qui part des plus anciennes mantiques jusqu'aux algorithmes les plus performants, et raconte l'histoire de l'effort du génie humain pour affronter avec des outils mathématiques la peur de l'incertitude. Mais « l'étonnement » est aussi un puissant moteur de la libido sciendi. C'est sous son auspice que La Danse de la vie est placée. « Étonnement » de l'auteure d'abord, devant le développement d'une vie nouvelle qui voit une seule cellule fécondée devenir 37000 milliards ! « Étonnement » initial qui ouvrira ensuite sur une vie de recherche, non moins étonnante et remarquable dans les plus grandes universités du monde. Mais, là aussi, il faut entendre la promesse contenue dans le titre. Écrit à quatre mains d'abord, dans une allégresse communicative, ce livre, qui raconte une vie de chercheuse, une vie de femme et de mère, une vie de combats et de rencontres, nous rappelle à chaque page qu'on ne danse jamais seul dans la vie.